À l’occasion du Sommet exécutif du football de la FIFA organisé à Djeddah (Arabie saoudite), les FIFA Legends Gilberto Silva, Kaká et Alessandro Del Piero ont souligné la nécessité de s’attaquer à la question de la discrimination à l’encontre des footballeurs, que ce soit en ligne ou dans la vie de tous les jours.

"Aujourd’hui, l’agressivité est de mise sur les réseaux sociaux. C’est une constante dans le football, que ce soit pour les joueurs, les arbitres, les fédérations, les dirigeants, les supporters... tout le monde", constate Gilberto Silva lors d’une session de questions-réponses au cours de laquelle l’ancien international brésilien a évoqué ses propres expériences et lancé quelques pistes pour lutter contre ces comportements. "Tout le monde souffre de cette situation, notamment les adolescents et les jeunes enfants. Les agressions dont ils sont victimes provoquent de l’anxiété et des troubles mentaux. Ils ont du mal à se concentrer, ce qui ne fait qu’accroître leurs problèmes. Ensemble, nous pouvons traiter le mal à la racine : chacun doit faire sa part pour mettre un terme aux insultes en ligne."

Du point de vue de l’organisation, la FIFA a lancé un programme stratégique en 2016 visant à placer le respect des droits humains au cœur de ses opérations et relations. Ceci a notamment mené à la mise en place d’une procédure en trois étapes pour les compétitions de la FIFA, suivie de la campagne #NoDiscrimination en 2021.

En amont de la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022™, le service de modération sur les réseaux sociaux, conçu en partenariat avec la FIFPRO, a permis de contrôler et de masquer certains commentaires sur diverses plateformes.  Ce service a été activé lors de huit compétitions de la FIFA, dont la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Australie & Nouvelle-Zélande 2023™. Les retombées sont très positives.

"Pour les joueurs, c’est important d’être prêt physiquement, mentalement et psychologiquement", rappelle Kaká. "Quand on voit les critiques qui pleuvent le plus souvent sur les réseaux et où se mêlent la haine et la discrimination, on se sent forcément déstabilisé."

"La confiance peut en être affectée et parfois, les performances s’en ressentent. C’est la raison pour laquelle les supporters peuvent être déçus. Je trouve que la FIFA a eu raison de mettre ce programme en place pour protéger les joueurs de cet environnement."

Proposé à l’ensemble des joueurs et des entraîneurs, le service de modération sur les réseaux sociaux les protège des discours haineux en masquant les publications insultantes. Grâce à lui, la FIFA a procédé à près de 20 000 signalements auprès des plateformes, des associations et des autorités pendant Qatar 2022. Sept mille autres messages ont fait l’objet d'une procédure tout au long d’Australie & Nouvelle-Zélande 2023.

Si le service de modération sur les réseaux sociaux protège les joueurs en ligne, la procédure en trois étapes de la FIFA en fait de même dans les stades, depuis la Coupe des Confédérations de la FIFA, Russie 2017™. Tout commence par une annonce dans le stade avant le match et une nouvelle intervention pendant la partie, dans l’éventualité d’un incident discriminatoire. À ce stade, toutefois, le jeu n’est pas interrompu.

Si les annonces ne sont pas suivies d’effet ou si un incident plus grave se produit, la procédure est activée :

"Parfois, les gens vont trop loin. Ils doivent assumer les conséquences de leurs actes lorsque ceux-ci sont particulièrement graves", assure Del Piero. "À mon sens, ce que nous faisons au quotidien et ce que le reste du monde essaye de faire avec nous, est très important : nous essayons de limiter autant que faire se peut de tels actes, dans l’espoir de les éradiquer totalement."